Say Tomorrow

Interview dirigeant

Élodie Bansard (D-Day Wedding Planner)

Ce mois-ci, nous interviewons Élodie Bansard, fondatrice et dirigeante du réseau de wedding planners "D-Day Wedding Planner". Du haut de ses 31 ans, Élodie a construit en 8 ans le plus important réseau de wedding planners de France avec 21 franchises en France et en Suisse. Elle nous raconte son aventure entrepreneuriale.

Elodie Bansard

Bonjour Élodie, peux-tu nous présenter rapidement ton activité ?

Passionnée depuis toujours par l’organisation de mariages, j’ai fondé il y a 8 ans l’agence « D-Day Wedding Planner ». Cette passion remonte à un voyage en Angleterre que j’ai fait lorsque j’avais 14 ans. Hébergée dans une famille d’accueil dont la femme était Wedding Planner, j’ai eu un véritable coup de foudre pour ce métier. Je crois que ce n’est pas moi qui ait choisi ce métier, c’est ce métier qui m’a choisi. 
Pendant mes études de droit, j’ai systématiquement effectué mes stages dans l’événementiel ainsi que chez les premières Wedding Planner qui se lançaient. Une fois diplômée, j’ai occupé un CDI en tant que Juriste mais mon objectif était clair : cet emploi devait me permettre de financer la création de mon entreprise, ce que j’ai fait en 2013. Il y a 4 ans, j’ai décidé de développer la marque en franchise et aujourd’hui le réseau compte 21 franchisées en France et en Suisse.
 
L’activité principale de « D Day Wedding Planner », c’est bien sûr le wedding planning, c’est-à-dire l’organisation de mariages avec 3 formules allant de la coordination le jour du mariage à l’organisation partielle en passant par l’organisation clé-en-main, de manière à ce que les mariés puissent profiter vraiment de leur journée de mariage. Nous proposons aussi une prestation d’officiant de cérémonie, consistant à scénariser et animer les cérémonies laïques des mariages. L’année 2020 nous a également poussé à développer de nouvelles offres autour de « micros-événements » afin de s’adapter aux contraintes du Covid : les micro-mariages (mariages exceptionnels de 15 à 20 personnes), les renouvellements de voeux, les demandes en mariage, fêtes de fiançailles mais aussi de plus en plus des événements importés des USA comme les baby-shower ou gender shower, les anniversaires d’enfants, les baptêmes/bar mitsva…

À quoi ressemble ton quotidien ?

À un sacré bazar (rire) ! Mon quotidien c’est se demander en permanence comment ajouter des heures de travail. J’ai la chance de vivre de ma passion, du coup mes heures de travail comptent vraiment moins que si j’étais salariée. 
 
Je jongle entre mes différentes casquettes : la gestion du réseau de franchises, la communication du réseau, je m’occupe de mes mariés – car j’ai conservé ma propre activité de Wedding Planner – l’organisation des événements… Je viens également en renfort sur la signature des gros contrats.
 
Concrètement la journée type n’existe pas. Je passe la moitié de mon temps en suivi de RDV et en coordination et l’autre moitié de mon temps, à répondre à mes équipes et à mes mariés. Mon quotidien c’est des mails, des mails, des mails… On passe notre temps à répondre à des mails (rires).
 

Quelle est la plus grande erreur que tu aies commise en tant que dirigeante ?

Ma plus grande erreur, c’est d’avoir essayé de positionner mon agence dans le domaine du luxe. J’ai tout fait pour y arriver et quand j’ai concrètement réussi à organiser un mariage luxueux aux Émirats Arabes, j’ai détesté ça (rires). Je me suis rendue compte à ce moment-là que ce qui comptait pour moi, c’était le contact client avec des gens « normaux ».
 
Une autre erreur importante a été de considérer mes premières franchisées comme des copines, sans réelle hiérarchie. Quand la franchise s’est développée, j’ai du repositionner mon rôle de dirigeante de réseau. Ça n’a pas été évident. C’est le moment où l’on réalise que l’entreprenariat entraîne une forme de solitude.
 

Et ta plus grande réussite ?

Ma plus grande réussite, c’est de vivre de ma passion. Au tout début, je pensais vraiment que ce serait une activité secondaire et quand je me suis rendue compte que je pouvais en vivre, ça a été un super moment.

Quand je vois où j’en suis aujourd’hui, c’est complètement fou ! Je me rends compte que j’ai passé toutes ces années à relever des challenges. Je suis fière de ce parcours mais je me projette encore dans l’avenir. Ma plus grande réussite, ça sera le jour où j’ouvrirai « D-Day Wedding Planner New-York ».

 

Comment te prépares-tu à l’avenir ? As-tu élaboré une stratégie ? Est-elle matérialisée par un plan d’actions ?

Je n’ai jamais voulu un plan d’actions trop précis car je n’ouvre pas de franchises pour ouvrir des franchises. C’est d’ailleurs pour cela que je ne suis pas représentée à Nice car je n’ai pas encore trouvé la bonne candidate, alors que c’est un lieu super pour développer le wedding planning. Je préfère laisser Nice vide que d’avoir une franchise qui ne me correspond pas.
 
À contrario, je continue tout de même à lancer de nouveaux appels à candidature, y compris à l’étranger. Ce que je veux, c’est communiquer sur la marque pour que les candidates à la franchise viennent me trouver. Je ne compte pas aller les chercher. C’est une manière pour moi de m’assurer de leur réelle motivation et de leur adéquation avec les valeurs que je défends. C’est un métier très prenant, qui n’est pas forcément compatible avec tous les styles de vie. J’ai besoin de travailler avec des profils qui collent au projet et à mes valeurs.
 
De toute manière, si j’ai conservé mon activité de Wedding Planner, ce n’est pas pour rien. Le développement de la franchise est un plus mais n’est pas indispensable à mon épanouissement. Cela me permet de développer l’activité en restant très sélective. Si le réseau créé ne me correspondait plus, je pourrais retourner sans problème à mon activité initiale d’organisation de mariages.
 

Comment tes collaboratrices contribuent-elles à la mise en oeuvre de la vision stratégique du réseau ? Et comment cela s’intègre t-il dans ton management ?

Il y a un onbording qui dure 6 mois. Généralement, je forme plutôt des personnes qui n’ont aucune expérience dans l’organisation de mariages, qui sont en reconversion. Il y a une formation théorique puis un accompagnement en duo pendant la première saison des mariages. Cela me permet de transmettre mes connaissances du métier tout en faisant vivre les valeurs que je défends. Durant cette période, les franchisées s’approprient les valeurs de la marque et deviennent de véritables « D-Day Girls ».
 
Par ailleurs, j’organise une réunion de management tous les mois qui suit une trame précise et globalement, j’ai au moins chaque franchisée une fois par mois au téléphone. 
 

Comment fais tu pour rester en lien avec ton marché et les nouvelles attentes de tes clients ?

Je suis l’actualité de beaucoup de Wedding Planners aux 4 coins du monde : aux États-Unis, en Australie, en Russie… Je suis très curieuse de ce qui se fait ailleurs, des innovations. Je suis des réseaux sociaux, des blogs, des podcasts… Par ailleurs, en France, il existe un bon réseau de concurrentes/copines avec lesquelles je partage énormément d’informations : M2C Mon Amour, Enjoy Événements, Les Têtes Chercheuses… Nous passons du temps ensemble. Nous nous challengeons, quelque part, en testant de nouveaux projets, en identifiant de nouveaux prestataires en permanence ! Nous essayons de détecter les tendances mais aussi d’en créer de nouvelles. 
 

Quelle est l’action marketing ou commerciale qui t’a permis de franchir un cap et pourquoi ?

Les réseaux sociaux, sans aucune hésitation ! Ça a changé l’essor de mon entreprise. Et ce n’est pas Facebook, mais plutôt Instagram. Et aujourd’hui, c’est Tik-Tok. Dans les métiers de l’image, le visuel est au coeur de la notoriété.
 
J’essaie de suivre les nouveautés en termes de réseaux. Par exemple, j’ai participé à une Room sur ClubHouse récemment et une journaliste m’a contacté en me disant qu’elle m’avait entendu sur ClubHouse ! C’est aussi grâce aux réseaux sociaux que j’avais pu avoir il ya quelques années un reportage sur TF1, dans “7 à 8”, qui m’a fait connaître au niveau local. C’est les réseaux sociaux qui m’ont permis d’avoir accès aux médias.
 

Selon toi, à quoi ressemblera le futur des entreprises ?

 
Après la Covid, je pense que l’on va se remette en place, mais en mieux ! Les crises, ça nous permet de nous réinventer, de trouver d’autres façons de faire, d’être meilleurs. Quand je vois les petits magasins de vêtements qui se sont tournés vers le Click & Collect par exemple, les clients adorent !
 

Si tu devais donner un seul conseil à un dirigeant de TPE/PME, quel serait-il ?

De sortir de sa zone de confort. C’est ce que je j’essaie de faire chaque jour. Par exemple, je prends tous les jours la parole face caméra sur Instagram, j’ai près de 10 000 followers. Tout le monde pense que je suis à l’aise mais c’est un challenge par rapport à ma nature profonde. Je représente ma marque. J’ai du travailler comme une acharnée pour sortir de ma timidité naturelle et créer mon personnage entrepreneurial. 
 

Et pour conclure, qu’est ce qui te donne encore l’envie de te lever le matin ?

Les mariés, clairement. J’adore organiser les mariages, j’adore créer des événements qui mettent des paillettes dans les yeux des gens qui les vivent ! Les mariés attendent de moi que je sois positive, que je les motive, que je sois souriante. C’est cela qui me donne de l’énergie au quotidien !

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